De plus en plus, nous entendons parler des actions sports-santé. Il est à juste titre défendu que pratiquer un sport est globalement bon pour la santé. Biarritz fait même parti d’un processus expérimental de remboursement de séances de sports afin de motiver cet élan.
Aujourd’hui, j’aimerai dire qu’au même titre la promotion d’une pratique thérapeutique mentale, qui pourrait se dénommer psychologie-santé serait tout autant justifiée.
Nos émotions, nos pensées et nos comportements jouent un rôle important dans notre santé. Non seulement ils influencent nos pratiques de santé quotidiennes, mais ils peuvent également influencer le fonctionnement de notre corps.
« Les personnes qui sont satisfaites de leur vie et qui éprouvent fréquemment des émotions positives – c’est-à-dire des personnes ayant un niveau élevé de bien-être subjectif … – non seulement se sentent bien, mais peuvent également avoir un risque réduit de développer une maladie coronarienne (CHD)… le bien-être subjectif peut protéger contre les conséquences néfastes du stress sur la santé et exercer une influence directe sur les systèmes corporels, ou peut motiver un comportement sain » (Boehm et al., 2016, p. 1).
Dans cette citation clairement formulée ci-dessus, Boehm a résumé les recherches émergentes qui soulignent les liens étroits entre nos pensées, nos émotions, nos comportements et notre santé physique et émotionnelle.
En effet, une thérapie ne s’adresse pas uniquement à des personnes qui ont des difficultés mentales. Pratiquer un travail sur soi est un processus d’équilibrage entre nos pensées, nos émotions et notre manière d’être qui va entraîner inévitablement une répercussion positive sur notre santé globale. Ce point est même un des principes clé de la sophrologie développé par Caycédo. « Toute action positive, dirigée vers la conscience, se répercute positivement sur la totalité de l’être humain ». Cela signifie qu’une sensation corporelle « positive » agit de façon positive sur le mental et que toute pensée ou image mentale « positive » agit de façon positive sur le corps.
L’impact de nos pensées sur notre immunité est une réalité qui a été souvent étudié. Voici une étude qui est assez éloquente sur ce sujet :
Imaginez que vous êtes un sujet volontaire pour une recherche sur le stress. Après vous être enregistré dans une chambre d’hôtel dans le cadre de l’étude, les chercheurs vous demandent de signaler vos niveaux généraux de stress. Vous recevez ensuite des gouttelettes de virus du rhume dans votre nez ! Les chercheurs essaient intentionnellement de vous rendre malade en vous exposant à une maladie infectieuse. Après vous avoir été exposé au virus, les chercheurs vous évalueront pendant plusieurs jours en vous posant des questions sur vos symptômes, en surveillant la quantité de mucus que vous produisez en pesant vos tissus utilisés et en prélevant des échantillons de liquide corporel, le tout pour voir si vous êtes objectivement malade d’un rhume. Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde qui a des gouttes de virus du rhume dans le nez ne développe pas la maladie. Des études comme celle-ci révèlent que les personnes moins stressées et celles qui sont plus positives au début de l’étude courent un risque réduit de développer un rhume (; Cohen, Alper, Doyle, Treanor et Turner, ).
Il est important de noter que ce n’est pas seulement un stress majeur (p. ex., un décès familial, une catastrophe naturelle) qui augmentent la probabilité de tomber malade. Même les petit tracas du quotidien comme rester coincé dans la circulation ou se disputer avec votre petite amie peuvent augmenter votre tension artérielle, modifier vos hormones de stress et même affaiblir considérablement votre fonction du système immunitaire. De fait, la solution ne consiste pas à changer notre environnement mais il s’agit plutôt de s’y adapter avec nos ressources et engager une vision plus positive qui permettra de réagir sans s’épuiser. Il s’agit d’être dans une attitude écologique de soi.