Améliorer l’estime et la confiance en soi
Améliorer l’estime et la confiance en soi

Améliorer l’estime et la confiance en soi

Confiance en soi et estime de soi ne sont pas synonymes. Elles sont bien sûr liées mais elles se développent et s’entretiennent différemment.

La confiance et l’estime de soi interagissent avec toutes les étapes de la vie, que ce soit dans le domaine personnel, sexuel, professionnel ou familial. Améliorer la confiance en soi et l’estime de soi ouvre vers de meilleures relations avec les autres, permet la prise d’initiative, une meilleure appréhension des échecs ou difficultés et permet de pouvoir se remettre en question.

L’estime de soi : la perception de soi et permanence

 C’est tout d’abord James en 1890 qui est le premier à définir l’estime de soi dans le cadre de la psychologie. Pour lui, il s’agit de la conscience de la valeur du Moi. Ce serait une évaluation intime de soi en lien avec ses propres valeurs. La perspective de James est intrinsèque. L’estime de soi dépend de la perception que la personne a d’elle-même, de son sentiment d’avoir de l’importance et de se sentir unique. Dans ce cadre, l’estime de soi est une construction de base et serait stable dans le temps. En sophrologie, l’accompagnement se construit en plusieurs degrès. La personne prends le temps de s’explorer en cheminant du corps vers le mental et la capacité de perception de soi et du monde pour arriver à retisser progressivement la question des valeurs de vie. De fait, avant de prendre conscience de ce à quoi on tiend, il est nécessaire de revenir à la construction de ses goût et certitudes. Il en résulte à mon avis que la confiance en soi serait  en amont dela découverte de l’estime de soi. Revenons donc à la confiance en soi.

La confiance en soi : la croyance en ses ressources internes

Confiance en soi : définition

Dans le livre Apprendre à apprendre, André Giordan et Jérôme Saltet écrivent que la confiance en soi est à mettre en rapport avec les capacités : elle concerne ce que nous sommes capables de faire. Elle est le résultat d’une évaluation que nous faisons de nos capacités et de nos ressources personnelles. Le niveau de confiance en soi dépend de la réponse aux questions :

Ai-je les ressources internes nécessaires pour affronter cette situation ?

Suis-je capable d’y arriver ?

Suis-je à la hauteur ?

Une mauvaise confiance en soi entrave sérieusement les études car la moindre erreur ou la moindre remarque va contribuer à déstabiliser la personne qui souffre de manque de confiance en elle :

§  elle va plus rapidement perdre ses moyens face à la critique,

§  elle aura peur de l’échec,

§  elle va être sujette au stress (notamment lors d’évaluations ou d’examens).

La
confiance en soi est le produit de l’
histoire
familiale, sociale et scolaire :

§  les parents sont les premières personnes à stimuler la confiance en soi des enfants.

§  des méthodes pédagogiques inadaptées peuvent contribuer à détériorer la confiance en soi des élèves.

Chaque personne a une histoire différente et il n’existe donc pas de solution unique et universelle pour développer sa confiance en soi. On peut cependant proposer des pistes sur lesquelles prendre appui.

Le travail en psychologie positive apporte de nombreux repères qui peuvent être très utilse pour évaluer et franchir une difficulté. J’avais écris à ce sujet un post Les ressources et défis, de l’anxiété vers le flux – ThérapieNeurosensorielle (xn--thrapieneurosensorielle-ccc.fr) qui faisait réfèrences aux travaux du psychologue  Mihály Csíkszentmihályi . Le schéma analisé présentait un rapport entre nos ressources et nos défis. Je trouve qu’il est toujours très pertinent pour chaque projet, de prendre le temps d’évaluer nos ressources et d’ajuster au besoin le projet en étant plus ou moins exigeant mais éventuellement renforcer nos ressources par des formations personnelles ou en faisant appel à des ressources extérieures ou l’aide d’un tiers.

 

7 pistes pour gagner en confiance en soi pour mieux apprendre

1. Lister tout ce que l’on sait faire

Il ne s’agit pas seulement de prendre conscience uniquement de nos compétences scolaires ou professionnelles mais il est important avant tout d’élargir à la simplicité de petits gestes maitrisés qui peuvent servir de levier et de base pour s’engager vers de nouvelles aptitudes. Une personne peut prendre conscience de sa capacité à préparer un repas, il sait danser le hip hop, elle sait dribbler, il sait jouer du piano, elle sait faire le grand écart, il sait faire un gâteau tout seul, elle sait changer une ampoule toute seule, il a marqué le but de la victoire, elle a aidé sa copine à terminer son exposé, je sais mémoriser, parler,…

Ces réussites et ces succès pourront être notés dans un carnet de réussites dans lequel la personne se replongera pour regonfler sa confiance.

Réussir et progresser dans un domaine extra scolaire, extra professionnel permet de valoriser les acquis du quotidien.

2. Lui parler et parler de lui/elle de manière positive

Les humains ont une tendance
naturelle aux pensées négatives qui érodent la confiance en soi.

L’éducation positive propose des outils pour montrer notre confiance dans les capacités de l’enfant. Cette confiance lui donnera confiance en lui par jeu de miroir. Il est possible de s’autocomplimenter afin de recréer ce miroir bienveillant. Le travail sur le regard (sur les autres et sur soi) est une thématique très exploitée en sophrologie.

->La valorisation des réussites et des progrès personnels

La valorisation des réussites stimule : même si un enfant récolte une mauvaise note à l’école, valorisez ce qui est fait, les exercices réussis, les progressions par-rapport à l’évaluation précédente. Une progression, même quand on part de bas, est source de confiance.Il est essentiel de comprendre que se comparer aux autres est néfaste : chacun a du potentiel et des limites. 

Il est bon de comparer ses résultats dans le temps pour identifier ses axes de progrès mais pas se comparer aux autres.

->L’analyse des obstacles à la réussite

Observer et identifier nos freins personnels est primordial. Il s’agit de s’observer objectivement (ce regard neutre sur soi) afin de comprendre nos limites et anticiper consciemment une stratégie pour y remédier :

§  Que s’est-il passé lors de cette situation ?

§  Qu’est-ce qui t’a posé problème ?

§  Comment vas-tu faire la semaine prochaine ?

§  Qu’est-ce qu’on peut changer ?

->L’implication et autonomisation

Avoir un regard sur soi d’observation afin d’identifier les clés de la réussite ainsi que les points qui pourraient
être à développer :

§  Comment as-tu fait pour réussir ?

§  Comment t’y es-tu pris ?

§  Comment peux-tu faire encore mieux la prochaine fois ?

 

3. Procéder par petits objectifs

Dans l’esprit du kaizen, apprenez à vous fixer de petits objectifs ! L’idée est de décomposer des tâches complexes ou des objectifs inatteignables en paliers plus facilement atteignables. Avec cette méthode des petits pas, l’objectif final reste le même (que ce soit un régime, l’apprentissage des tables de multiplication, le rangement d’une chambre, un marathon…).

Cet objectif est atteint à travers l’accomplissement de petites actions à notre portée à la fois dans le temps et dans l’effort à fournir. Il n’est plus question de fixer un objectif inatteignable dans un temps restreint mais de demander un effort réalisable et minime. Les ressources et défis, de l’anxiété vers le flux – ThérapieNeurosensorielle (xn--thrapieneurosensorielle-ccc.fr)

Le conditionnement classique, un éclairage sur nos comportements

4. Donner une juste place aux évaluations

Dans le cadre scolaire, il est important de rappeler aux enfants que les notes sont l’évaluation d’un travail et pas d’une personne.

Dans certains pays, les notes ont même une toute autre signification : elles sont le reflet de la capacité de l’enseignant à bien enseigner, à se mettre suffisamment dans la “peau” de ses élèves pour les aider à comprendre et progresser. Ceci se décline dans beaucoup de domaine. Au travail, un bon manager sait accompagner, écouter et porter ses collaborateurs tout comme au sein d’un couple ou dans une famille, le soutient, la mise en place d’un regard bienveillant sont des leviers vers l’épanouissment de l’autre. De fait, il est important de prendre conscience que la réussite ou un échec n’est pas le simple fait de sa propre personne mais s’incrit dans un cheminement avec des circonstances et des acteurs qui peuvent être aidants ou non.

 

5. Avoir recours à des techniques externes

->Faire semblant

André Giordan et Jérôme Saltet conseille de se tenir droit, de relever la tête, de sourire et de regarder les gens dans les yeux. C’est ce qu’on appelle les postures du pouvoir. Faire semblant d’être confiant permet de se sentir plus confiant ! Paradoxal mais bon à savoir :-).

->Écouter une musique entraînante

->Trouver un rituel

De nombreux artistes et sportifs (si ce n’est pas tous) ont un objet anti trac, un porte-bonheur qu’ils manipulent et/ou gardent avec eux pendant une représentation/compétition. Parfois, la mise en place de rituels, de gestes ou le port d’un vêtement fétiche peut être une stratégie consciente afin de surmonter le doute. En sophrologie, nous apportons beaucoup d’éléments pour créer une posture de sécurité en soi. Nous appelons cela l’ancrage. La stratégie peut prendre appui sur une posture ou une respiration consciente, une visualisation ou un geste préalablement associé à une sensation de confort.

->Respirer et se détendre

Les personnes qui manquent de confiance en eux ont tendance à paniquer en situation d’évaluations ou d’examens ou face à une situation anxiogène. Des exercices de respiration discrets et rapides peuvent être pratiqués en amont de la confrontation ou même pendant.

Parfois, la ressource peut consister à fermer les yeux, poser une main sur le ventre, inspirer profondément par le nez, expirer doucement. En revenant au corps et à la réalité de notre équilibre physiologique, on se détache progressivement de l’impact de la situation extérieure.

 

6. S’entraîner mentalement à vivre une situation

Il s’agit d’apprendre à se mettre en situation de passer l’épreuve (que ce soit une poésie à réciter, une évaluation ou un concours à passer, une pièce de théâtre ou un concert à jouer, une prise de parôle en public ou une rencontre,..). Il s’agit d’imaginer :

§  les lieux,

§  la situation,

§  les éventuels examinateurs,

§  les questions auxquelles il aura à répondre,

§  les spectateurs s’il y en a.

§  de ressentir sa stabilité, ses ressources

§  les mots prononcés avec finesse,

Vous pouvez vivre par anticipation les étapes d’une rencontre avec une situation que vous appréhendez. Vous pouvez vous observer dans la réussite afin de prendre de la distance avec les enjeux. Ces éléments de visualisation sont des classiques en sophrologie et apportent rapidement une maitrise de soi. 

7. Exprimer du soutien face à une situation de difficulté

Si une personne exprime une peur, l’écoute et la bienveillance sont primordiales afin de créer un lien de confiance constructif. Par ailleurs, toutes situations peuvent générer un sentiment de déséquilibre et il n’est pas rare de voir des personnes aguerries dans de nombreux domaines se trouver en difficultés dans des situations à priori innocentes. Quels que soit la situation et l’enjeu, si une personne se sent en difficulté, c’est sa réalité et il est bon de ne pas dénigrer le
problème mais de l’observer ensemble calmement.

 

Dans ce cas, il s’agit d’écouter, comprendre ce que la personne a mal vécu pour l’aider à y faire face. Le soutient inconditionnel des proches est une ressource non négligeable et structurante pour la confiance en soi. 

L’estime de soi : une bonne image de soi

Estime desoi : définition

L’estimede soi est à mettre en rapport avec la valeur que nous nous accordons. L’estime de soi est synonyme d’image
de soi
. Elle est le résultat d’une évaluation que nous faisons de nous-mêmes, de nos actions. André Giordan et Jérôme Saltet
écrivent que lorsque nous accomplissons quelque chose que nous pensons valable, nous ressentons une valorisation et lorsque nos actions paraissent en opposition avec nos valeurs, nous “baissons dans notre estime.”

L’estime de soi peut être décrite par métaphore comme une sorte de colonne vertébrale, de centre ou de noyau. On reconnait l’estime de soi saine et épanouie au sentiment d’être bien avec soi-même, d’harmonie avec soi.

Jesper Juul écrit quant à lui dans son livre Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé ? :

Un enfant fort et en bonne santé est d’abord et avant tout un enfant qui a une estime de soi saine et toute la confiance en soi que ses compétences et talents lui permettent de récolter. Avoir une estime de soi saine, c’est s’accepter, de manière sobre et nuancée, tel qu’on est. Avoir de soi une image réaliste sur laquelle on ne
portera pas de jugement.

Avoir une estime de soi saine, c’est avoir le système immunitaire psychosocial le plus efficace que nous connaissons, et qui empêchera la toxicomanie, les troubles alimentaires, la scarification, le suicide et les comportements suicidaires, la criminalité, la violence et toutes les autres choses auxquelles nous espérons que nos enfants ne seront pas sujets.

Cela permet aussi à un enfant ou à un jeune de dire OUI et NON :

§  oui à lui-même, à ses limites, à ses valeurs personnelles, à ses pensées et ses émotions,

§  non à certains de ceux qui exigent l’obéissance et la soumission.

 

Différence entre estime de soi et confiance en soi

Pour éclairer la différence entre confiance en soi et estime de soi, on peut penser à un élève qui serait un piètre sportif mais qui accorde peu d’importance à cette matière. Il a alors une mauvaise confiance en ses capacités à réaliser une bonne performance en EPS mais son estime de soi est intacte. En revanche, s’il se considère mauvais en
mathématiques mais qu’il considère cette matière comme fondamentale dans sa réussite, il aura à la fois une faible confiance en soi (en ses capacités à résoudre un problème d’arithmétique ou de géométrie) et une faible estime de
soi (il portera des jugements négatifs sur sa valeur d’être humain).

La confiance en soi pose rarement problème quand on a une saine estime de soi, quand on se connaît bien.
On sera alors capable de faire la différence entre savoir qu’il y a un domaine dans lequel on est moins doué et se sentir incapable, nul en TOUT.

Une bonne estime de soi produit une énergie constructive qui permet à la personne de s’ouvrir à la nouveauté, à l’inconnu, à l’autre. On accepte plus facilement les difficultés, les obstacles, les critiques quand on a une bonne image de soi.

2 pistes
pour développer l’estime de soi des enfants et adolescents

1. L’amour inconditionnel des parents

André
Giordan et Jérôme Saltet admettent qu’il n’est pas facile d’expliquer de manière absolue pourquoi certaines personnes ont une meilleure estime que d’autres. Mais l’une des raisons avancées est que les 
parents ont joué un rôle positif dans l’enfance en :

§  acceptant leur enfant tel qu’il était même quand il prenait des chemins éloignés de ceux qu’ils avaient prévu pour lui,

§  voyant et reconnaissant l’enfant tel qu’il est,

§  affirmant la valeur de l’enfant en l’état où il est,

§  croyant en ses capacités à trouver sa voie, à réussir ce qu’il entreprenait dès la plus tendre enfance,

§  ne confondant pas existence (“je suis heureux que tu me fasses ce cadeau/ je suis contente de te voir/ merci pour ce dessin”, “je vois que tu as du mal à l’école en ce moment, as-tu réfléchi à ce qui se passe/
as-tu besoin d’aide ?”, “coucou/ c’est agréable de te retrouver/ j’aime passer
du temps avec toi”) 
et performance (“ce dessin est beau/ tu sais bien dessiner”, “tu sais bien qu’il faut apprendre tes
leçons si tu veux avoir des bonnes notes”, “c’est bien/ tu sais bien faire du
toboggan/ cuisiner…”),

§  pratiquant une écoute bienveillante et une éducation positive (accueil des émotions, écoute active, résolution de problème
gagnant-gagnant, pas d’étiquettes ni de jugement).

 

2. Trois exercices positifs pour renforcer l’estime de soi

Voici 3 petits exercices
positifs à effectuer chaque jour pour consolider l’estime de soi de tous les membre de la famille :

§  sourire dans le miroir au réveil,

§  se féliciter pour une réussite de la veille ou de la matinée,

§  (se) dire à haute voix des phrases positives :

Je t’aime inconditionnellement parce que tu es toi.

Je m’aime, j’aime et je suis aimé(e).

C’est courageux de ta part d’essayer quelque chose de nouveau et de prendre le risque de te tromper.

Tu en es capable. Peut-être pas aujourd’hui ni même demain. D’une manière ou d’une autre, tu trouveras un moyen de réussir.


 

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