Questionnement :
L’échec du traitement antidépresseur est un problème courant dans le monde entier. Dans l’étude ci-dessous, il est évalué l’action des antidépresseurs sur les domaines cognitifs.
Lorsque vous pensez à la dépression clinique, vous pensez probablement à se sentir triste et abattu pendant de longues périodes ; perdre votre énergie et votre intérêt pour les choses que vous aimiez auparavant ; dormir trop ou trop peu, ou manger trop ou trop peu.
Mais en plus de cela, la dépression peut réellement changer votre capacité à penser. Elle peut nuire à :
– Votre attention
– Votre mémoire
– , ainsi qu’à vos compétences en matière de traitement de l’information
– Prise de décision.
Cela peut également réduire
– Votre flexibilité cognitive (la capacité d’adapter vos objectifs et vos stratégies à des situations changeantes)
– Votre fonctionnement exécutif (la capacité de prendre toutes les mesures pour
faire quelque chose).
Pour les personnes souffrant de dépression sévère, les médicaments peuvent être aider mais ils ne semblent pas permettre une transformation en profondeur d’un individu.
Il permette de soulager un peu la mauvaise humeur et l’énergie, renforcer la motivation à s’engager dans des activités agréables et importantes et aider les gens à revenir à des habitudes de sommeil et d’alimentation normales.
Mais nous ne savons pas si les antidépresseurs traitent les troubles cognitifs liés à la dépression.
Récemment, une équipe de recherche internationale a tenté de répondre à cette question dans le cadre d’une étude plus vaste sur le traitement de la dépression. Leurs résultats ont été publiés dans The Lancet .
Pour étudier l’effet de trois antidépresseurs courants sur les troubles cognitifs liés à la dépression, les chercheurs ont demandé à plus de 1 000 personnes souffrant de dépression qui prenaient de l’escitalopram (Lexapro), de la sertraline (Zoloft) ou de la venlafaxine-XR (Effexor-XR) de passer des tests cognitifs approfondis. En bref, aucun des médicaments n’a aidé. Parmi ces patients, 95% n’ont montré aucune amélioration sur l’une des déficiences cognitives mentionnées ci-dessus, et aucun des trois médicaments n’était meilleur que les autres pour améliorer les symptômes cognitifs.
Recherche
Une méta-analyse de Rock et al (2014) a mis en évidence que la déficience cognitive est toujours observée chez les personnes qui avaient déjà connu un épisode dépressif, malgré la rémission de leurs symptômes d’humeur. Les tests CANTAB ont démontré une sensibilité élevée au dysfonctionnement cognitif dans la dépression, avec des déficiences modérées observées dans l’attention, la mémoire et la fonction exécutive.
– Les tests portent sur :
– Sensibilité à la rétroaction
– Reconnaissance des émotions
– Fonction exécutive
– Attention soutenue
– Mémoire épisodique
Abrégé de Rock et al., (2014).
Ce résultat n’est pas complètement surprenant – les antidépresseurs sont principalement destinés à aider à améliorer l’humeur et à augmenter la capacité de participer à des activités bénéfiques et agréables, deux aspects clés du traitement de la dépression. Il convient également de noter que différentes parties et processus du cerveau sont responsables du fonctionnement cognitif (par rapport au fonctionnement émotionnel); cela peut expliquer pourquoi les trois médicaments testés ne semblaient pas aider à améliorer les symptômes cognitifs.
Au-delà des médicaments, le traitement de résolution de problèmes peut former les gens à améliorer leurs compétences en résolution de problèmes, et la sophrologie peut apprendre aux gens à reconnaître et à remettre en question les schémas de pensée déformés. Une autre approche, le neurofeedback, permet d’apprendre à rééduquer son activité cérébrale pour améliorer la mémoire et le fonctionnement exécutif. La combinaison de ces interventions comportementales peut donner de meilleurs résultats pour améliorer les troubles cognitifs liés à la dépression.
Une approche non médicamenteuse
Il y a quelques limites à cette précédente étude :
on ne sait pas si les participants avaient des troubles cognitifs avant de développer une dépression, et la durée du traitement médicamenteux et du suivi
était courte – huit semaines au total. Cependant, cette étude est importante parce que les symptômes de déficience cognitive de la dépression ont reçu peu d’attention – et n’ont pas spécifiquement été la cible de médicaments pour la dépression. Cela montre que nous avons un long chemin à parcourir pour aider les personnes souffrant de dépression. En effet, les difficultés à dégager son attention des stimulations négatives induisent une baisse de l’humeur. Il est essentiel de prendre en charge les troubles cognitifs afin d’aider la personne à briser le cercle vicieux dans lequel elle se trouve. En sophrologie, nous travaillons la capacité à se concentrer sur soi, ses sensations et se reconnecter à tous nos sens. Ce travail de concentration est primordial. S’exercer à la concentration a même été démontré dans cette recherche comme un atout essentiel d’accès au bonheur. Ce qui est encourageant ici, c’est de noter qu’une approche non médicamenteuse peut apporter des bénéfices subtils et essentiels et permet à une personne de retrouver son équilibre en toute autonomie.
toujours passionnant
Merci Sylvie