Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC), comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante, affectent des millions de personnes et altèrent considérablement leur qualité de vie. Ces pathologies engendrent des douleurs chroniques et des troubles associés, notamment anxiété et fatigue. Si les traitements médicamenteux sont essentiels, une prise en charge globale incluant des pratiques psychocorporelles et le Neurofeedback peut offrir des solutions complémentaires efficaces pour soulager les patients.
Les pratiques psychocorporelles : un outil pour mieux vivre avec les RIC
Les pratiques psychocorporelles (ou mind-body), telles que la sophrologie, la méditation ou le yoga, visent à harmoniser le corps et l’esprit. Selon une étude conduite par Jean Sibilia, Fabrice Berna, Jean-Gérard Bloch et Marc Scherlinger (Les pratiques psychocorporelles dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, publiée en 2020), cette recherche s’appuie sur une revue de la littérature et des données cliniques recueillies auprès de patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques. Les résultats montrent que les pratiques psychocorporelles permettent de réduire le stress perçu, d’améliorer la qualité de sommeil et de diminuer la douleur grâce à une modulation de la réponse émotionnelle et cognitive face à la maladie. ces approches peuvent :
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Réduire les niveaux de stress, un facteur aggravant de l’inflammation.
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Améliorer la qualité du sommeil, souvent perturbée chez les patients atteints de RIC.
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Diminuer l’intensité perçue de la douleur grâce à une meilleure gestion émotionnelle.
En sophrologie, par exemple, des exercices de relaxation dynamique et de visualisation positive permettent de réduire les tensions musculaires et de développer une perception plus apaisée de la douleur.
Le Neurofeedback : une approche innovante pour la gestion de la douleur
Le Neurofeedback est une méthode de neuromodulation non invasive qui permet de réguler l’activité cérébrale en temps réel. Dans le contexte des douleurs chroniques, cette technique peut jouer un rôle clé en modifiant les schémas neuronaux associés à la perception de la douleur.
Une étude menée par Jensen et coll. (2013), publiée dans Clinical EEG and Neuroscience, a démontré que le Neurofeedback peut réduire de manière significative la perception de la douleur chez les patients atteints de douleurs chroniques en modulant l’activité du cortex cingulaire antérieur. Par ailleurs, une recherche de deCharms et al. (2005) dans Proceedings of the National Academy of Sciences a mis en évidence que le Neurofeedback basé sur l’imagerie cérébrale fonctionnelle peut entraîner une réduction durable de la douleur neuropathique. :
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Réduit l’hyperactivité des régions cérébrales impliquées dans la douleur, comme le cortex cingulaire antérieur.
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Favorise l’équilibre entre les ondes cérébrales, notamment en diminuant les ondes bêta excessives, souvent corrélées à l’hypervigilance douloureuse.
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Améliore le bien-être global des patients en modulant les réponses au stress.
Une prise en charge globale et complémentaire
L’intégration des pratiques psychocorporelles et du Neurofeedback dans un parcours de soin global offre aux patients une approche holistique. Ces techniques permettent de :
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Renforcer l’effet des traitements médicaux classiques.
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Réduire la consommation d’analgésiques, limitant ainsi leurs effets secondaires.
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Redonner au patient un sentiment de contrôle sur sa santé, essentiel pour retrouver une meilleure qualité de vie.
Conclusion
Face aux défis que posent les rhumatismes inflammatoires chroniques, il est impératif de proposer des solutions complémentaires pour améliorer la prise en charge de la douleur et le bien-être des patients. Les pratiques psychocorporelles, comme la sophrologie, et le Neurofeedback représentent des outils puissants pour répondre à ces besoins. En s’appuyant sur les avancées scientifiques et en intégrant ces approches dans un parcours de soin global, il est possible d’offrir aux patients une vie plus sereine et plus équilibrée, malgré la maladie.